❤️ Une broche culturelle achetée = votre ebook l'Accroche-coeur offert ❤️ Livraison gratuite à partir de 24€ ❤️

Qui est Joséphine Baker ?

— En lien avec notre collaboration avec notre artiste Soizic Bihel autour de la figure emblématique de Joséphine Baker

Je me suis avancée sur scène. Pieds nus, la peau réchauffée par le feu des projecteurs.

Avec pour seul costume, une ceinture de bananes.

Puisque ma couleur posait un problème. J’ai voulu la montrer davantage.

D’être nue. Ou quasi.

Jouer des clichés et faire déjouer tous les fâcheux.

Dans ce qu’ils appelaient le Vieux Monde, je fus accueillie comme une reine.

Et reine je le fus. Dans la Ville des Lumières.

Comment, plus tard, ne pas vouloir la défendre, corps et âme, quand des bottes brunes ont souillé ses pavés ?

Résistante, je le suis depuis la naissance…

Il ne faisait pas bon naître noire en 1906, à Saint Louis, Missouri.

Si le statut d’esclave était aboli, dans les faits je n’étais rien d’autre que bonne à tout faire. Exit l’école dès la puberté, le mariage à 13 ans fut paradoxalement une première forme de liberté.

Mais le swing et la swag sont dans mes veines. A peine 16 ans que déjà je me déleste d’un second mari aussi vite épousé que quitté.

A moi New York et Broadway !

C’est une femme qui me repère et m’emmène à Paris. La Revue Nègre fait un carton. J’en suis la patronne. Ils sont tous à mes genoux et je plastronne.

Ivre d’une liberté inconnue, je voue à la France un amour absolu.

Tellement populaire, que moi l’affamée et ancienne miséreuse, j’organise des tournées auprès des clochards pour leur offrir du pot-au-feu.

Fait-on plus française ? Je le deviens définitivement en 1937 en épousant un Monsieur Lion, mais c’est avec un pays entier que je me marie !

Alors dès 1939, je vomis les vert-de-gris et m’active auprès de la Croix-Rouge. A la barbe des nazis, je récolte des informations capitales et transmets des messages secrets dans mes partitions.

Légion d’honneur et Croix de guerre après la Libération !

A ces distinctions, j’ajoute celle d’être mère d’une fratrie multicolore de douze enfants adoptés. Ma famille arc-en-ciel est ma fierté et je continue jusqu’à l’épuisement mes tours de chant et mes engagements humanitaires, autant par conviction que par besoin. Aimer de si bon cœur ne suffit pas à nourrir ses petits.

Je vais disparaitre usée et bien trop tôt.

Mon ombre fine, Joséphine, se dessine sur le Panthéon.

C’est que ma France m’a fait un dernier cadeau : je suis devenue immortelle.

Création originale : Carole Lépicier

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *