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Qui est Jean-Baptiste Poquelin ?

En lien avec la création de l’artiste Olivia Giboz pour notre collaboration avec La Comédie Française.

Jouer. Toujours jouer.

Jouer mes créations devant les spectateurs les plus prestigieux de mon temps, le Roi Soleil et sa Cour, et le public parisien, un jour…

Jouer la comédie en donnant vie à des personnages qui deviendront emblématiques du répertoire de la culture française.

Mais cela je l’ignore. Car je joue avec le présent.

Avant de devenir Molière, je suis né Jean-Baptiste Poquelin, fils d’un bourgeois de Paris ayant la charge de tapissier du Roi.

Ai-je joué à étudier le droit ? Car malgré des études suivies, je ne l’ai jamais exercé. En revanche, j’ai rapidement rejoint une troupe de théâtre. Puis tenté de percer à Paris, en vain, j’y ai surtout joué mon héritage pour pouvoir jouer.

Avec les comédiens de ma première troupe, celle de l’Illustre théâtre je partirai sur les routes de France douze années durant.

J’y jouerai mes premières pièces, et j’y développerai mon jeu comique.

Mes pièces à venir seront toutes des succès.

Je joue avec ma plume et les ressorts comiques qu’elle arrive à produire.

Je joue à réjouir le public. Je fais rougir leurs joues.

Je jouerai bientôt avec les conventions et les dénoncerai en mettant en scène leurs incohérences.

Mon premier succès, l’Ecole des femmes me permets de devenir un auteur reconnu. Je jouerai quasiment toujours le premier rôle de mes pièces. Mes personnages sont des archétypes et sont joués sans relâche depuis leur création initiale. J’utilise différents ressorts du jeu comique pour montrer les aberrations de notre société et donne des soufflets métaphoriques sur les joues de mes adversaires…

Je joue les vies de ceux que j’exècre.

Je jouerai jusqu’au bout quitte à mourir après le tomber de rideau de ma dernière pièce, le Malade imaginaire.

Quelle imagination et sens du paradoxe !

Le 17 février 1673, après la quatrième représentation, je ne fais plus semblant. Je m’éteints.

J’ai joué ma vie, j’ai joué des rôles.

J’ai joué ma partie, je ne joue plus, on me joue.

Création de texte original : Rémi Sabouraud pour l’eBook l’Accroche-coeur

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