En lien avec la création visuelle de Véronique Blanc pour nos éditions, découvrons la biographie originale de Françoise Hardy sous la plume affûtée de la rédactrice Mathilde Jaffre.
Le 17 janvier 1944, ma première note s’élève, prélude à une vie mélodieuse.
Je grandis dans le IXe arrondissement parisien, au sein d’une famille où je peine à trouver ma place ; je doute de tout et de rien.
Mon disquaire m’accueille dans sa caverne d’Ali Baba qui regorge de trésors musicaux. Je collectionne les vinyles, ces précieuses galettes noires qui grésillent et hypnotisent tel un feu crépitant.
J’aime les belles mélodies ciselées.
« Une mélodie, pour moi, doit faire cet effet de bouleversement, c’est de la tristesse, c’est de la douleur transformée en beauté. C’est magique ! »
Je me relie à Paul Anka qui chante la quête désespérée de l’amour, l’ennui et la solitude.
Et pourquoi pas moi ?
Le Label Vogue – celui de Johnny – est charmé par ma voix blanche, ma silhouette longiligne et mon sourire mystérieux.
Avec Tous les garçons et les filles, je chante mes mots et ma mélodie, ce qui est peu courant pour une interprète à cette époque. Ce succès est porté par la vague « yéyé ».
Je n’ai que 18 ans et ma vie d’étudiante timide se transforme en vie trépidante. Je deviens une star internationale qui représente le chic à la française et une jeunesse sage.
De nature mélancolique, je n’ai de cesse de chanter les amours déçus, la quête de l’amour parfait et éternel.
La naissance de la musique Pop signe un renversement musical majeur. Les mots s’effacent au profit des mélodies. J’en invente une variante ; la Pop Mélancolique fera le tour du monde.
« La musique est un langage universel qui unit les gens et transcende les frontières. »
En 1968, Gainsbourg m’écrit Comment te dire adieux; c’est un succès immédiat et un des titres emblématiques de ma carrière.
Je rencontre le grand Amour avec Jacques Dutronc. Thomas, notre fils, naît en 1973, sous la bienveillance d’une fée mélomane.
Les années 70 me grisent. La création de mon propre Label m’offre un espace de liberté exaltant, mais ma réussite artistique est étouffée par les échecs commerciaux.
Je m’égare sur un chemin émaillé de rencontres inspirantes ou éprouvantes.
Lasse, j’annonce mon dernier album Décalage, en 1988. Cette année-là, mon amour pour Jacques se métamorphose et se sublime en amitié particulière.
Les années 90 riment avec introspection. Mes plus belles chansons refont surface.
La nouvelle génération revendique mon influence pour ces plus beaux moments : spleen yéyé de mes débuts, orchestrations ambitieuses des années 60, délicatesse brésilienne avec l’album La question.
Grâce à Étienne Daho, mon double, mon ami et merveilleux attaché de presse, je reprends de l’assurance au sein d’une grande maison de disque ; je bouillonne d’envies et de plaisir.
Un nouveau siècle s’ouvre. J’enchaîne les beaux disques de ma voix assombrie par le temps. Mes chansons se font douces, ombrageuses et sereines.
Le 11 juin 2024 accueille mon dernier souffle ; j’ai traversé les époques et les frontières, sans jamais renoncer à qui je suis, tout en me renouvelant et en renaissant tel un phénix.
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